Laissons nous aller à l'imaginaire. L'imaginaire et ses dangers.
Imaginons que là, tous ensemble, on décide d'aller au cinéma.
Voir un film X.
Pas X dans le sens porno, entendons nous bien! Non, X comme l'inconnu. L'imprévu.
Un film X, ici, c'est donc un film au hasard. Un film qu'on choisit au bonheur d'un titre. Ou d'une affiche. Une rencontre en aveugle, comme ça, dans un éclat de rire.
Supposons que nous sommes rentré dans la salle.
On s'est fait une image pré-conçu du film, on l'a déjà catégorisé, au vu de trois mots inscrits sur une photo. Mais on est assez ouvert, quand même. Déjà, parce que nous sommes des gens biens, et aussi parce que on se doute, avec le peu de données en notre possession, que notre vision pré-conçue est fausse.
Supposons encore que le film nous surprenne. jusque là, rien d'étonnant. Une plongée dans l'inconnu, c'est toujours surprenant.
Oui, mais là, il nous surprend vraiment. Positivement. Comme un coup de poing dans la gueule en fait, un raz-de-marée qui arrive par derrière, comme un coup de foudre qui survient alors que vous lavez la vaisselle.
Bien. Tout est beau, vous êtes embarqué pendant une heure trente, et là, c'est le miracle, le temps devient une notion anecdotique, vos yeux pétillent, et tout simplement, la magie opère.
Vous restez bien normalement au fond du siège rouge jusqu'au du générique de fin. Et même un peu plus, si la dame en tailleur bleu avec un drôle de chapeau sur la tête ne vient pas vous virer.
Vous rentrez chez vous, soit très dépressif soit très très exalté, selon l'humeur du film. Assurément vivant.
Si un ami a eu la malchance de vous accompagnez, vous lui parlez pendant des heures de chaque scène, décrivant très précisement pourquoi elles sont toutes extraordinaires, pourquoi le réalisateur est un génie, comment ce film surpasse tout ce qui a déjà été fait en la matière, en prenant bien sûr votre état comme preuve flagrante. A quoi il vous répond "oui, oui...".
La semaine passe, et le film reste gravé. Des séquences vous reviennent chaque jour. Vous comprenez des subtilités qui vous rappellent la vie, votre vie à vous.
Et puis, tout naturellement, le film s'échappe de votre pensée. Petit à petit. Et le temps passe. Et le film s'inscrit insidieusement dans votre Panthéon de vos films préférés.
Et c'est là que le danger intervient. Le film est devenu un demi-dieu alors qu'il n'en avait pas la prétention. Vous l'aimez profondément. Vous pensez le connaître par coeur, alors que vos souvenirs sont devenus flous. Seul l'impression est encore là, marquée au fer.
Vous vous rendez compte du phénomène. L'effet de sublimation. Vous comprenez que si vous le regardez à nouveau, cette sensation l'effet de la première fois, ne se reproduira probablement pas.
Vous y verrez les défauts. Les failles. Vous comprendrez que vous y avez trouvé des subtilités là où il n'y en a pas.
A la deuxième vision, on voit le film nu, sans la carapace de l'inconnu. Le spectateur passe d'une vision passive à une vision active. Il ne se laisse plus surprendre: il fouine comme un chien mal élevé.
Parce qu'une telle alchimie, c'est tellement physique comme réaction, tellement éphemère, tellement puissant, que ça ne se reproduit pas nécessairement deux fois pour le même film. Ca peut, hein. Mais c'est rare.
Imaginons que là, tous ensemble, on décide d'aller au cinéma.
Voir un film X.
Pas X dans le sens porno, entendons nous bien! Non, X comme l'inconnu. L'imprévu.
Un film X, ici, c'est donc un film au hasard. Un film qu'on choisit au bonheur d'un titre. Ou d'une affiche. Une rencontre en aveugle, comme ça, dans un éclat de rire.
Supposons que nous sommes rentré dans la salle.
On s'est fait une image pré-conçu du film, on l'a déjà catégorisé, au vu de trois mots inscrits sur une photo. Mais on est assez ouvert, quand même. Déjà, parce que nous sommes des gens biens, et aussi parce que on se doute, avec le peu de données en notre possession, que notre vision pré-conçue est fausse.
Supposons encore que le film nous surprenne. jusque là, rien d'étonnant. Une plongée dans l'inconnu, c'est toujours surprenant.
Oui, mais là, il nous surprend vraiment. Positivement. Comme un coup de poing dans la gueule en fait, un raz-de-marée qui arrive par derrière, comme un coup de foudre qui survient alors que vous lavez la vaisselle.
Bien. Tout est beau, vous êtes embarqué pendant une heure trente, et là, c'est le miracle, le temps devient une notion anecdotique, vos yeux pétillent, et tout simplement, la magie opère.
Vous restez bien normalement au fond du siège rouge jusqu'au du générique de fin. Et même un peu plus, si la dame en tailleur bleu avec un drôle de chapeau sur la tête ne vient pas vous virer.
Vous rentrez chez vous, soit très dépressif soit très très exalté, selon l'humeur du film. Assurément vivant.
Si un ami a eu la malchance de vous accompagnez, vous lui parlez pendant des heures de chaque scène, décrivant très précisement pourquoi elles sont toutes extraordinaires, pourquoi le réalisateur est un génie, comment ce film surpasse tout ce qui a déjà été fait en la matière, en prenant bien sûr votre état comme preuve flagrante. A quoi il vous répond "oui, oui...".
La semaine passe, et le film reste gravé. Des séquences vous reviennent chaque jour. Vous comprenez des subtilités qui vous rappellent la vie, votre vie à vous.
Et puis, tout naturellement, le film s'échappe de votre pensée. Petit à petit. Et le temps passe. Et le film s'inscrit insidieusement dans votre Panthéon de vos films préférés.
Et c'est là que le danger intervient. Le film est devenu un demi-dieu alors qu'il n'en avait pas la prétention. Vous l'aimez profondément. Vous pensez le connaître par coeur, alors que vos souvenirs sont devenus flous. Seul l'impression est encore là, marquée au fer.
Vous vous rendez compte du phénomène. L'effet de sublimation. Vous comprenez que si vous le regardez à nouveau, cette sensation l'effet de la première fois, ne se reproduira probablement pas.
Vous y verrez les défauts. Les failles. Vous comprendrez que vous y avez trouvé des subtilités là où il n'y en a pas.
A la deuxième vision, on voit le film nu, sans la carapace de l'inconnu. Le spectateur passe d'une vision passive à une vision active. Il ne se laisse plus surprendre: il fouine comme un chien mal élevé.
Parce qu'une telle alchimie, c'est tellement physique comme réaction, tellement éphemère, tellement puissant, que ça ne se reproduit pas nécessairement deux fois pour le même film. Ca peut, hein. Mais c'est rare.
Le plus souvent, oui, on finit par être déçu.
J'ai peur d'être déçu, oui.
Et oui, j'ai peur de voir une nouvelle fois Séraphine.